• UMP

  • Après les pneus dégonflés, les 4 x 4 victimes de crevaisons



    Les
    tout-terrain à plat. Les pneus de 4 x 4 parisiens sont régulièrement crevés
    depuis le début du mois. « Cette semaine, nous avons ramassé une dizaine de 4 x
    4 ayant de deux à quatre pneus crevés, essentiellement des Range et Land Rover
    », témoigne un dépanneur du 8e arrondissement.

    Des actes
    peut-être inspirés par ceux du groupe des Dégonflés, qui se contentaient, ces
    derniers mois, de vider de leur air les pneus des tout-terrain garés dans la
    capitale ou encore de déverser des paquets de boue sur ces voitures. Ils
    dénoncent le caractère polluant et dangereux de ces grosses cylindrées en ville.
    Si les Dégonflés assurent ne pas être responsables des crevaisons, ils pensent
    qu'elles sont le fait d'émules plus radicaux qu'eux. Or, si dégonfler un pneu
    n'est pas passible de poursuites judiciaires, la crevaison, elle, est un
    délit.

    Remplacer les quatre pneus d'une telle voiture a un coût : entre 2
    000 et 2 500 e à la charge du client.



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  • DE CAUDERAN A SAINT-GENES. --Les pneus de dizaines de véhicules dégonflés dans la nuit de dimanche à lundi par un mystérieux collectif baptisé Solid'Air

    Anti-4x4 à l'attaque
    :Julien Rousset

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    Isabelle
    Martin fait partie de ces nombreux Bordelais qui ont trouvé hier matin
    leur 4 4 dégonflé : « Ca m'a coûté une journée de travail »

    PHOTO STEPHANE LARTIGUE

    «
    Souriez, vous êtes dégonflés ! » claironne le prospectus semé sur le
    pare-brise d'une Jeep, ce matin bien boiteuse. Il poursuit : « Soucieux
    de la santé de vos proches, nous remettons l'air dans l'atmosphère.
    Merci de votre participation ».

    Ce
    message hérisse plus qu'il n'amuse la propriétaire du véhicule. Il est
    7 h 45, Isabelle Martin doit gagner son lieu de travail à Bordeaux-Lac
    non sans avoir, sur son chemin, déposé son fils à la garderie.
    Déplacement désormais impossible : deux des pneus de la Jeep ont été
    dégonflés dans la nuit. Tout aussi aplatis, deux pneus du 4x4 de son
    mari, garé juste à côté, rue Baysselance.


    Dans cette même rue, trois autres de ces robustes véhicules ont subi
    une atteinte semblable dans la nuit. Et bien d'autres, partout dans
    Bordeaux. Solid'Air, mystérieux collectif à l'initiative de ces
    dégonflages en série, revendique « 88 voitures » ainsi touchées à leur
    base (1).



    « Lutte contre la pollution ».
    Evitant d'aller
    jusqu'à la crevaison, ces activistes anti-4x4 agissent sur la valve du
    pneu, au risque de causer parfois des dommages supplémentaires. Pour
    Isabelle Martin, le recours au garagiste s'impose, les pneus de la Jeep
    sont diagnostiqués « morts ». « Tout ça va me coûter un dépannage et
    une journée de travail ! » déplore-t-elle, peu réceptive, dans ces
    conditions, aux arguments des dégonfleurs. « Cette Jeep,j'ai travaillé
    pour l'acheter, elle fonctionne à l'essence et je l'utilise simplement
    comme un van. Quant à mon mari, il a choisi un 4x4 car nos deux enfants
    font du hockey et il fallait un gros coffre pour trimbaler leurs sacs.
    Des amis propriétaires de 4 4 sont aujourd'hui très inquiets. »

    C'est
    la deuxième fois depuis un mois que les anti-4x4, rassemblés au sein du
    mystérieux collectif Solid'Air (voir par ailleurs) se mobilisent.
    Emilie, très active dans les cinq campagnes anti-pub qui ont ponctué
    l'année 2005 à Bordeaux, connaît bien ces dégonfleurs. « On forme des
    mouvements "affinitaires" : on se rencontre en concerts, en manifs...
    on n'est pas trop dans les partis, on se décide au dernier moment pour
    ces actions drôles mais ingrates car elles demandent beaucoup de temps.
    »

    Les
    Solid'air se réclament de deux préoccupations, qu'en bons fils de pub
    ils détaillent dans un mail envoyé hier à de nombreux médias. Ils
    évoquent le danger que ces voitures de gros gabarit présentent pour les
    piétons, et la lutte contre la pollution, les 4x4 émettant nettement
    plus de CO2 qu'une voiture ordinaire.



    Méthode contestée.
    L'opération
    menée de dimanche à lundi suscitait hier surtout un débat sur la
    manière. La police s'interroge sur le choix de ce mode d'action et de
    la clandestinité. Des adversaires du tout-auto se tiennent à distance,
    comme Stéphane Pusateri, président de l'association de riverains : « Je
    ne suis certes pas favorable aux 4x4 en ville, mais je ne crois pas
    beaucoup à ces feux de paille, je pense qu'il faut agir plus près de la
    décision politique ».


    Qu'en pense Pierre Hurmic, conseiller municipal des Verts ? « Circuler
    en 4x4 en ville relève de mon point de vue d'un incivisme arrogant !
    Mais au dégonflage clandestin, je préfère l'action politique
    transparente ». En juin 2004, les Verts avaient déposé en Conseil
    municipal, sans succès, un « voeu » visant à interdire la circulation
    des 4x4 en centre-ville en cas de pic de pollution.

    (1) Les pneus n'étant souvent « que » dégonflés, peu de plaintes ont été déposées.


    « Souriez, vous êtes dégonflés », c'est le slogan des Solid'Air


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