• BORDEAUX. --Le collectif Solid'Air, d'obédience écologiste, a dégonflé les pneus de288 véhicules entre novembre et janvier

    Les dégonfleurs de 4x4 ont été arrêtés

    :Florence Moreau



    Certains pneus, restés dégonflés trop longtemps, ont été abîmés définitivement, occasionnant d'importants frais de réparation
    PHOTO STEPHANE LARTIGUE
    Ils voulaient sensibiliser les propriétaires de 4x4 sur la pollution. En trois expéditions, les membres du collectif Solid'Air ont dégonflé les pneus de 288 4x4. Malgré leur souci d'anonymat, ils viennent d'être identifiés et entendus par la brigade auto de la sûreté départementale.
    Ils étaient une quinzaine. Etudiants, pétris d'intentions humanitaires, militants associatifs animés par un idéal écologiste et altermondialiste. Après avoir pris attache avec les « Dégonflés » de Paris, auprès desquels ils ont glané conseils et suggestions, ils ont créé Solid'air.
    Dans la nuit du 20 au 21 novembre ils ont dégonflé les pneus d'une vingtaine de 4x4 et glissé des tracts sous les essuie-glace. Des « Souriez, vous êtes dégonflés ! » peu appréciés des propriétaires au petit matin. « Soucieux de la santé de vos proches, nous remettons l'air dans l'atmosphère. Merci de votre participation », disait encore le tract illustré d'un 4x4 noir d'où s'échappait une fumée polluante enrobant la surface du globe.


    Des cibles choisies au dernier moment. Même phénomène dans la nuit du 27 au 28 novembre, où les pneus de 120 voitures étaient dégradés à l'aide d'allumettes introduites dans la valve. Certains pneus, restés dégonflés trop longtemps, ont été abîmés définitivement, occasionnant d'importants frais de réparation. Les Solid'air ont enfin décidé de médiatiser leur opération commando de la nuit du 15 au 16 janvier. Créant une adresse e-mail aux coordonnées fantaisistes, ils ont revendiqué leurs dégonflages en série auprès de médias locaux.
    Le commissaire principal David Book, adjoint de la Sûreté départementale, a orienté l'enquête vers des investigations techniques qui ont permis de remonter la trace d'un étudiant de 22 ans. Placé en garde à vue, le jeune n'a pas fait de difficulté pour assumer les dégradations, désignant ses compagnons de lutte. Mériadeck, Fondaudège, Saint-Genès, Parc bordelais, Nansouty, Jardin-Public : les cibles étaient choisies au dernier moment et atteintes par petits groupes qui se dispersaient une fois les dégonflages terminés afin de ne pas attirer l'attention.
    « Sous les dehors de Robin des Bois, ce ne sont rien d'autre que des délinquants de voie publique », gronde Albert Doutre, directeur départemental de la Sécurité publique. « Derrière cette action collective qui répond à des théories pseudo-écologistes, il y a des faits individuels pénalement répréhensibles », rappelle le vice-procureur Thierry Ramonatxo qui entend conclure cette affaire par des convocations en justice pour « dégradations volontaires en réunion ». Les Solid'Air entendent désormais poursuivre légalement leur combat écolo. Quarante et une plaintes ont été déposées à leur encontre.


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