• Le 4x4, symbole de puissance

    Avec 75.000 unités vendues en 2003, le 4x4 est devenu le symbole d'une certaine urbanité. Effet de mode polluant, le 4x4 est le vecteur psychologique d'une certaine forme de puissance machiste.

    Grâce à des campagnes de publicités ciblés, l'objet acheté acquiert un statut social qu'il procure à l'acheteur potentiel. En mélangeant l'être et l'avoir, l'objet inanimé et le consommateur animé, la publicité réussit le tour de force d'aliéner encore un peu plus ce qui faisait notre humanité, notre capacité à réfléchir individuellement.

    Dans une société qui noye l'individu sous un flot continuel d'objets aussi inutiles que polluants, le 4x4 incarne la puissance du male dominant, le rêve des grands espaces américains. L'aspect grégaire de ce type de mode est là pour nous rappeler que ce qui fait la force d'un individu n'est pas ce qu'il achète mais au contraire ce qu'il est capable de ne pas acheter, en résistant à la pression psychologique de publicitaires réifiant nos vies.


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  • Une climatisation qui fait froid dans le dos...

    Le dérèglement climatique de notre planète est désormais un fait incontestable. Les premiers effets dramatiques s'en font déjà sentir et les responsables politiques doivent maintenant prendre la mesure des actions à entreprendre pour diminuer drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Le tout-automobile est l'un des principaux responsables de la crise climatique. C'est la raison pour laquelle le Code de l'Environnement, dans son article L.224-1, prescrit " les conditions de limitation de la publicité ou des campagnes d'informations commerciales relatives à l'énergie ou à des biens consommateurs d'énergie lorsqu'elles sont de nature à favoriser la consommation d'énergie ". Or, pour entrer en application, cet article devait être suivi de l'adoption d'un décret... qui depuis 1996 reste à rédiger par les services de l'Etat !

    Cet "oubli" de circonstance est symptomatique de la puissance de l'alliance objective qui lie publicitaires et constructeurs automobiles. Grâce à cette carence, il est encore possible de voir des campagnes promotionnelles pour les climatisations automobiles à 1€ symbolique, des offres promouvant un an d'essence gratuite pour tout achat d'un véhicule neuf, ou encore des publicités pour le transport aérien sur des lignes intérieures à des prix défiant toute concurrence. Depuis peu, les publicitaires, profitant de l'impact d'un été caniculaire, mènent des campagnes nationales pour promouvoir le développement de la climatisation dans le secteur résidentiel. Déjà depuis plusieurs décennies, le secteur tertiaire installé dans les immeubles de verre a banalisé l'usage de la climatisation, alors que le recours à une architecture bioclimatique à haute qualité environnementale aurait pu l'éviter.

    Les épisodes climatiques extrêmes sont notamment le résultat d'un usage irrationnel de l'énergie et de celui de la climatisation. La climatisation, solution de confort en réponse aux périodes de canicules, est caractéristique de cette fuite en avant qui saisit notre société. Alors que trois automobiles sur quatre sont d'ores et déjà dotées de la climatisation, son usage peut entraîner une augmentation de 35% de la consommation de carburant en milieu urbain. Collectivement, elle accroît notre dépendance à l'égard d'une énergie non renouvelable, le pétrole, engendrant tensions internationales, émissions massives de CO2, dérèglement climatique et pollution de l'air. Paradoxalement, la climatisation individuelle provoque un réchauffement collectif qu'individuellement tout le monde dénonce... Cette schizophrénie apparente est le résultat tangible des campagnes publicitaires et offres commerciales en faveur de la climatisation.

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